beth ~ "plus on s'élève et plus dure sera la chute"

Fière et hautaine sans aucun doute, Elizabeth aimerait avoir le monde à ses pieds parce qu’elle pense vraiment le mériter. C’est ce qu’on lui a toujours dit. On lui a toujours affirmer qu’elle était supérieure, que ses origines lui donnaient de la valeur alors elle a fini par l’intégrer complètement et se comporte en vrai petite reine des abeilles. Elle respire la noblesse dans chaque pas, ses manières sont irréprochables et son allure altière lui donne l’air d’avoir parfaitement confiance en elle. Mais ce n’est plus vraiment le cas depuis qu’elle est entrée à Poudlard.
Glaciale, elle essaye de faire croire que rien ne l’atteint, laissant sa langue acérée rendre les coups qu’elle reçoit. Jamais au grand jamais elle ne laissera entrevoir sa sensibilité à ceux qui la rabaisse… Ni à ceux qui lui veulent du bien d’ailleurs. Méfiante, elle a érigé des murs autour d’elle parce qu’elle n’a jamais vraiment su comment aimer ni comment être aimé. Comme tout le monde, elle a juste peur d’être blessée.
Perfectionniste et travailleuse, elle ferait tout pour être la meilleure en tout rien que pour prouver à ceux qui la dénigre qu’elle a sa place dans ce monde autant qu’eux. Elle s’efforce d’avoir les meilleures notes possibles et reste frustrée quand elle n’arrive pas quelque chose. Ne pas réussir à produire un Patronus corporel reste une de ses plus grandes défaites mais persévérante comme elle est, elle ne compte pas lâcher le morceau de sitôt. On pourrait dire qu’elle est têtue mais gare aux maléfices. Elle préfère qu’on l’a dise ambitieuse.
Charmeuse quand elle le veut, elle ferait tout pour obtenir ce qu’elle souhaite au risque de parfois aller trop loin. C’est la société dans laquelle elle a grandi, fausse, pleine de sourires feints et de compliments hypocrites qui l’a menée à devenir elle-même manipulatrice pour survivre au milieu des requins. Un peu vaniteuse, on ne peut pas dire qu’elle n’apprécie pas qu’on l’admire.
Courageuse au fin fond d’elle-même, elle essaye de toujours tenir tête seule à ceux qui choisissent de l’affronter. Mais, même si elle ne l’avouera pas le couteau sous la gorge, elle est effrayée pas la haine que certains « sang-purs » lui vouent pour des raisons qu’elle ne comprend pas, elle qui n’est pas si différente d’eux…


Elle n’a pas le sens de l’orientation et c’est d’autant pire depuis qu’elle est à Poudlard. Même si ça fait plus de 6 ans maintenant, elle arrive toujours à se perdre dans des coins inconnus du château. Ф Le cours de potions est son préféré depuis la première année. Ф Elle ne jure que par le café pour démarrer la journée et déteste le thé, sans doute parce qu’on l’a forcé à en boire très jeune lors des « tea time » qu’organisait sa mère. Ф On ne peut pas dire qu’elle ait de mauvaises relations avec ses parents, c’est juste qu’ils ne s’intéressent pas beaucoup à elle. Elle soupçonne son père de lui reprocher d’être une fille, lui qui aurait voulu avoir un garçon pour perpétuer le nom et sa mère de l’accuser de son infertilité depuis sa naissance. Ils sont restés assez indifférents, encore une fois, quand on leur a annoncé la particularité de leur fille. Ф Elle a été heureuse de pouvoir quitter cet environnement qui devenait étouffant pour la jeune adolescente qu’elle était. Elle aimerait être un peu plus libre parfois, quitter sa prison dorée. Se faire de véritables amis. Ф Elle est allergique aux pommes et aux kiwis. Ф Elle ne sait pas nager, surtout parce que l’eau la terrifie. Elle déteste se retrouver près d’une étendue d’eau et même voir quelqu’un s’en approcher trop. Ф Elle se souvient de s’être émerveillée de tout en arrivant dans le monde sorcier avant de découvrir ses côtés obscurs. Ф  Elle est effrayée par les idéaux sombres qui semblent la désigner comme cible mais peut-elle vraiment juger quelqu’un qui pense que son sang lui offre une position supérieure alors qu’elle-même a toujours pensé ainsi ?

C’est par une chaude matinée d’août que tout a commencé. Juliet De Booth a donné naissance, chez elle dans le Cheshire, a une très belle petite fille lui ressemblant trait pour trait. Son premier enfant mais aussi le dernier, les complications de l’accouchement l’empêchant de pouvoir offrir à la petite Beth un frère ou une sœur et par la même occasion, privant son mari, William De Booth, d’un héritier. On aurait pu croire qu’elle avait tiré le ticket gagnant, la petite rouquine au prénom royal, avec un père dont on disait qu’il possédait la moitié de l’Angleterre. Mais le bonheur ne se mesure pas en livres sterling, quoi qu’on en dise.

Elizabeth était jusqu’à ses 10 ans une petite fille turbulente, cauchemar de ses nombreuses nourrices qui se succédaient à la lourde tâche que constituait son éducation. Et puis, il y avait toutes ces choses improbables qui se produisaient autour d’elle et qui les rendaient folles. Il y avait eu cette fois où un des chiens de chasse de la famille qui effrayait Elizabeth, s’était retrouvé au sommet d’un arbre sans qu’on ne sache comment il avait pu en arriver là. Un autre jour, alors que Beth n’avait pas plus de 6 ans, on l’avait retrouvée, fouillant les placards des cuisines à la recherche de friandises alors que sa gouvernante d’alors l’avait punie en l’enfermant à double tour dans sa chambre. Bien loin d’essayer de trouver des explications surnaturelles à ces évènements, ses parents se contentaient de renvoyer la pauvre femme, accusant son incompétence. Et puis il y avait eu Mary. Mary était une vieille femme très douce qui avait apporté à la petite fille quelque chose de nouveau. Loin des réprimandes habituelles, elle avait eu le droit enfin à un peu d’affection. La gentillesse de la gouvernante l’avait amenée à se calmer un peu, puisqu’elle n’avait plus besoin d’attirer l’attention. Elle était aussi devenue plus studieuse, se pliant aux leçons de bienséance que lui imposait sa grand-mère, une vieille femme acariâtre et sans aucune bonté. Mais elle savait qu’à la fin de sa journée, elle pourrait retrouver Mary, sa première et unique amie, elle qui ne voyait guère d’autres enfant.

Elizabeth s’est très vite rendu compte, lorsqu’à 10 ans passés on avait jugé qu’elle était en mesure d’être présentée au monde des mondanités, qu’il y avait certaines règles à appliquer pour survivre dans cet environnement. Toujours être courtoise, toujours être impeccable, ne jamais donner son avis à part si on y était invité et encore, mieux valait dire aux gens ce qu’ils voulaient entendre. Tout ce qui importait c’était qu’elle ne nuise pas à la réputation de son père. Elle s’efforçait d’adopter la même attitude que les autres : hypocrites entre eux et hautains avec l’extérieur et à force, c’était à peine si elle avait encore à prétendre.

Le jour de ses 11 ans, ses parents n’étaient évidemment pas présents, prétendant compenser leur absence par des cadeaux outrageusement onéreux. Mary l’avait consolé pendant un long moment avant de l’emmener dans un parc. Il y avait un étang où deux magnifiques cygnes se baignaient. Fascinée, Elizabeth avait voulu s’approcher malgré les recommandations de son amie. Elle avait glissé sur la berge et s’était cognée contre celle-ci s’assommant avant de couler. La vieille femme n’avait pas hésité une seule seconde avant d’essayer de lui venir en aide, oubliant qu’elle n’était plus aussi bonne nageuse qu’avant. Les secours étaient arrivés assez rapidement mais n’avait pu sauver que la jeune lady qui n’en garderait aucunes séquelles si ce n’est la phobie de l’eau et une immense culpabilité, celle d’avoir tué la seule personne qui l’aimait vraiment.

Quelques semaines plus tard, son futur professeur de métamorphoses faisait irruption chez elle, informant ses parents et elle par la même occasion qu’elle avait des pouvoirs magiques et qu’elle allait pouvoir les étudier dans une école en Ecosse. Poudlard. Peut-être son unique occasion de passer à autre chose. Ses parents n’avaient pas opposé trop de résistance à la voir quitter le manoir, à condition qu’elle revienne pendant les vacances prendre part aux évènements auxquels sa position l’obligeait à assister. Elle qui n’avait jamais réellement quitté ses quatre murs, elle allait enfin pouvoir voir autre chose, peut-être enfin découvrir le monde auquel elle appartenait. Trouver sa place.

Elle se souvenait de sa découverte du monde magique comme si c’était hier, le Chemin de Traverse, la première fois qu’elle avait pu tenir SA baguette, la sensation d’être spéciale, le train et Poudlard. Elle n’avait pas su où poser son regard la première fois qu’elle avait passé les portes du château. Tout était tellement nouveaux pour elle. Même si elle ne l’avouerait jamais, elle avait été très stressée au moment où elle avait dû passer sous le Choixpeau, craignant qu’il ne trouve pas de maison où la répartir et qu’il la renvoie chez elle. Bien heureusement ce n’était pas arrivé et elle avait pu profiter de son premier repas à Poudlard gardant malgré tout, par habitude, une certaine distance avec les autres élèves. Elle ne pouvait pas s’attacher. Surtout pas après Mary.

C’est au milieu du mois de novembre qu’elle avait entendu ce mot pour la première fois. « Sang-de-bourbe », lancé au détour d’un couloir par un élève plus âgé portant l’uniforme des verts et argent. Elle n’avait pas compris, pensant qu’il s’était trompé. Une sang-bleu comme elle ne pouvait pas avoir le sang « sale » ça n’avait aucun sens. Avait-il un quelconque titre pour se permettre de lui parler ainsi ? Puis très vite, elle avait compris quand d’autres agressions s’étaient succédés. On la méprisait pour être une enfant de moldue. Ici, sa fortune, son nom, ça n’avait aucune espèce d’importance. Elle était en bas de l’échelle, et on lui faisait bien comprendre.

Les années passaient sans que la situation ne s’arrange. Elle empirait peut-être même depuis que Elizabeth, loin de la petite fille qu’elle avait été, était devenue une jeune fille qui tenait tête à ses détracteurs. Elle se confortait dans son image d’arrogance et de fierté propres aux filles de bonne famille. Ceux qui avaient cru un jour voir en elle un sang-pure en se basant sur ces manières avaient fini par apprendre la vérité. Véritable reine des glaces, la rouquine restait assez solitaire même face à l’adversité suivant toujours le même mantra « ne pas s’attacher » sans s’avouer qu’elle avait simplement peur et que, malgré les années, la culpabilité était toujours présente et qu’elle ne voulait blesser personnes.