Quand on a faim, une citrouille vaut mieux qu'un carrosse. ~ Edgar, Maf'
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Poh Saylar
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Sujet: Quand on a faim, une citrouille vaut mieux qu'un carrosse. ~ Edgar, Maf' Jeu 6 Oct - 17:34
edgar & mafalda
“Halloween n’a rien de drôle. Ce festival sarcastique reflète plutôt une soif de revanche des enfants sur le monde adulte.”
Je n’arrivais pas à y croire. C’était tout bonnement impensable.
Je fusillai les citrouilles du regard, agacée. Il était hors de question que je touche ces horreurs oranges, qui elles-mêmes, je l’étais sûre, me regardaient avec un air suffisant et railleur. Elles ressemblaient à d’énormes tomates cœur de bœuf, mais bien plus dures, plus moches et plus odorantes. Je ne savais pas où elles avaient traîné, mais ce n’était pas bon à sentir. J’avais presque envie de fourrer mon nez dans ma cravate Poufsouffle pour mieux respirer.
Comment m’étais-je fourrée là-dedans, hein ? C’était fichtrement simple, et fichtrement enrageant. Je m’étais attardée après un cours afin de récupérer quelques affaires que j’avais malencontreusement oubliées le matin même en me préparant. Après être passée dans ma chambre, attrapant ma cravate et autres babioles en un coup de vent, j’étais repartie aussi vite que j’étais arrivée, ignorant les quelques élèves qui séchaient et traînassaient dans les couloirs. Toutefois, je refusais d’arriver en retard à mon prochain cours, ce qui aurait été une première pour moi ; ce fut pourquoi je pris un raccourci, passant par un chemin que je connaissais que très vaguement. J’avais réussi par un coup de bol immense à ne pas me perdre, mais alors que j’étais à quelques murs seulement de ma salle de cours, un groupe d’élèves que je ne pus reconnaître sur le coup — et que je n’ai toujours pas reconnu — m’avait poussée. Lorsque je m’étais enfin relevée, j’avais vu l’état catastrophique du couloir. Il était clair que le groupe qui m’avait bousculée s’était bien amusé ici. La porte de la salle s’était alors ouverte sur le professeur. Mon professeur. Qui me donna alors une retenue pour dégradation des couloirs de Poudlard.
Franchement, comme si j’allais me rabaisser à faire une chose pareille.
Me voici donc devant ces choses affreuses et puantes. J’étais dans la salle d’étude, bien après les cours. La retenue durait un temps bien trop long et important à mon goût ; c’était la première fois que j’étais collée, et j’espérais bien que ça allait être la dernière. J’étais déterminée, d’ailleurs, à prouver que je n’étais pas l’auteure du carnage dans le couloir. Si le professeur m’avait mieux connue que ça, il aurait tout de suite compris.
Je fusillai à nouveau les citrouilles du regard, comme si cela allait changer quelque chose. On m’avait retiré ma baguette le temps de ma retenue, m’interdisant donc d’utiliser la magie pour faire le travail. Comme si on pouvait appeler ça un « travail ». Vider, découper, taillader, disséquer une citrouille, c’était une pure perte de temps. J’avais des devoirs, des livres à lire, notamment ceux que je venais tout juste d’emprunter à la bibliothèque. Je ne pouvais pas me permettre de perdre une soirée à préparer les citrouilles pour Halloween. Surtout que pour le moment, j’étais seule dans la salle d’étude. « Cela te fera réfléchir, d’être ici », m’avait dit le professeur. Mais bien sûr.
Prenant le couteau mis à disposition pour la séance, je le plantai violemment dans la première citrouille qui me passa sous la main, mais un morceau de la taille de l’ongle de mon petit doigt vola subitement vers moi. Je couinai de surprise, et hurlai lorsque ledit morceau atterrit sur ma joue, juste en dessous de mon œil gauche. Mon hurlement ne cessa que lorsque je pus enfin retirer le bout de citrouille de mon visage, et je le jetai violemment par terre.
« C’est définitif, je suis allergique aux citrouilles ! », pestai-je. « Qu’on ne me parle plus jamais de cette fête stupide ! »
Surtout que les élèves allaient encore faire un concours de déguisement, à qui porterait le masque le plus dégoûtant ou le plus bizarrement flippant. Je n’étais pas vraiment friande de tout ce qui avait trait à Halloween ; les maquillages, les déguisements, les masques, les cris, les hurlements, les farces plus douteuses les une que les autres… la seule chose intéressante que cette fête pouvait apporter était peut-être la nourriture, assez originale pour cette période. Sauf peut-être la réglisse. J’étais tombée sur un bonbon à la réglisse l’année dernière, j’avais bien cru que j’allais vomir tout ce que j’avais mangé.
Je voulus retirer le couteau planté dans la peau de la citrouille, mais j’avais dû avoir beaucoup de force alors, puisque mon premier essai fut voué à l’échec, alors que ma main glissait du manche du couteau pour taper contre la table.
« AIE ! »
La douleur se diffusa immédiatement dans tout mon index, qui avait râpé contre un bout abîmé de la table. Je frottai mon doigt, essayant de faire disparaître l’élancement qui commençait à remonter dans mon poignet. Une fois la douleur un tant soit peu apaisée, je me plantai devant la table et donc devant la citrouille, les poings sur les hanches. J’avais toujours cette impression qu’elle me regardait de son air suffisant, avec les morceaux de terre qui formaient un œil, un trou de nez et une dent noire.
« Arrête de me regarder comme ça, la Future Éventrée. Je n’ai certainement pas l’intention de travailler comme les elfes de maison. »
Ni l’intention de me couper un doigt parce que je n’aurais pas su manier correctement le couteau qui semblait plus que tranchant. Il fallait absolument que je trouve un moyen pour étriper cette fichue citrouille sans y laisser un bout.
COSMIC SHEEP.
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Sujet: Re: Quand on a faim, une citrouille vaut mieux qu'un carrosse. ~ Edgar, Maf' Mar 8 Nov - 12:59
Pumpkin Pumpkin on the ground
Edgar n'avait jamais écopé une retenue - jamais. Il le savait, cela allait faire tâche dans son dossier immaculé et parfait. Il espérait sincèrement avoir la clémence du jury en fin d'étude - ou alors il les supplierait. Il ne savait pas encore comment il allait s'y prendre pour retirer cette retenue mais c'était mieux pour lui de penser à un plan de secours plutôt que de s'apitoyer sur son sort. Il travaillera deux fois plus à ses prochains examens pour compenser cette énorme erreur de jugement. Il avait vraiment mieux à faire que d'être ici dans cette salle de retenue. Et encore, vous n'avez pas vu la punition.
Il avait atterri là à cause d'une grossière erreur. Comme si lui, Edgar Bones, futur majeur de promotion (car oui, il comptait bien décrocher ce titre) allait enfreindre le règlement de la meilleure école de magie au monde ? Ecole qu'il adorait particulièrement, en passant. S'en était presque insultant. Il rentrait de Pré-au-lard, une petite cage à la main, il avait emmené son lapin avec lui jouer au parc et s'était arrêté à la boutique de sucrerie pour faire le plein de bonbons - il en raffolait, et il fallait aussi qu'il refasse son tiroir secret. En rentrant, le chemin qu'il prenait d'habitude était fermé, il ne savait pas pourquoi et s'en fichait un peu, il voulait simplement rentrer et profiter du reste de l'après-midi pour faire ses devoirs. Il passait donc par un autre chemin, moins connu, moins emprunter par les élèves - sauf ceux qui voulaient se la jouer petit délinquant. Il n'avait guère le choix et il avança le plus vite possible, si vite que la cage qu'il tenait en main vola et tomba plusieurs mètres sur le côté lorsque son pied trébucha sur une grosse racine d'arbre. Il n'était pas tombé, il ne s'était même pas fait mal, mais son animal de compagnie avait fait un sacré vol plané. Il courra dans sa direction, ramassa la cage et sortit le lapin pour le prendre dans ses bras ; heureusement pour lui, il n'avait rien, juste un peu sonnet. Edgar se fit une note mentale de lui donner de la salade et des pommes en rentrant à la Salle Commune des Poufsouffle. Il replaça Panpan dans la cage et se remit en route - ou du moins essaya. Il tomba nez à nez avec un des gardiens des jardins et de la forêt interdite.
Le gardien l'obligea à aller voir la supérieur, il lui raconta qu'Edgar avait voulu faire son malin a aller dans la forêt interdite, de prouver qu'il était plus fort que tout le monde au point de combattre les pires atrocités que la planète n'ai jamais vu. Bien évidemment, le jeune garçon essaya de se défendre, d'expliquer que la cage était tombée mais le gardien et la supérieur ne voulait pas entendre raison. Il arrêta de s'expliquer et accepta la sentence : retenue. Edgar avait été très énervé, il avait été déposé Panpan, l'avait nourri et s'était enfermé dans la bibliothèque. Il avait prit le premier livre qui était sur la première étagère et s'était mis à le critiquer de A à Z. Sa colère passée, il n'avait guère d'autre choix que de se rendre à l'évidence : il allait devoir laver, vider et découper des citrouilles pour Halloween.
Il n'était pas le seul a avoir été collé, une fille se trouvait également dans la salle de retenue. L'odeur de la citrouille embaumé la salle, une odeur forte qui pouvait soit vous rappeler de long dimanche après-midi à cuisiner soit … vous rendre malade. Edgar avait de la chance, il adorait la tarte à la citrouille. S'il n'avait pas craint une deuxième sanction, il aurait bien piqué une ou deux citrouilles pour les cuisiner et les déguster. Quel gâchis, Ed' n'en revenait pas que l'on puisse utiliser de la nourriture à des fins décoratives. Surtout qu'ils auraient très bien pu lancer un sort d'illusion et pouf ! des citrouilles auraient été vidées et découpées toutes seules, sans mobiliser des étudiants qui n'avaient pas demandé d'être ici. Enfin- c'était son cas, il ne savait pas vraiment pour l'autre fille.
Edgar prit donc place sur une des tables et attrapa plusieurs citrouilles. Il avait l'habitude de les ouvrir pour faire les tartes. En revanche, il n'avait jamais fait de dessin dessus. Il prit le couteau et entama un oeil - du moins, sa représentation d'un oeil. Il sursauta lorsqu'il l'entendit hurler, un morceau de citrouille était collé à son visage. Edgar essaya tant bien que mal de ne pas rigoler, car la scène était vraiment hilarante. La fille pesta et râla contre les citrouilles, et sans prévenir se coupa avec le couteau. Edgar pinça les lèvres, la retenue risquait d'être dangereuse. Il décida donc d'aller l'aider, la séance passerait peut-être plus vite à deux. Il prit des mouchoirs, ces citrouilles et son couteau et alla à sa table. « Arrête de me regarder comme ça, la Future Éventrée. Je n'ai certainement pas l'intention de travailler comme les elfes de maison. ». Il grimaça à cette remarque, il n'aimait guère les gens supérieurs qui se pensaient mieux que d'autres. Edgar avait été élevé dans la simplicité avec des valeurs simples et la tolérance envers tout le monde était la plus grande valeur de sa famille. Sa mère avait même fait un petit cadre un jour, avec ce mot dessus, elle l'avait accroché au-dessus de la porte de la cuisine, comme un pense-bête à ne jamais oublier. Il soupira et décida de ne pas relever pour cette fois et de mettre son énervement sur le compte des retenues - car lui aussi, ça l'avait bien énervé au point de critiquer un auteur et son livre entier. Il se planta devant elle et lança : « Je te propose de l'aide, car visiblement ni toi ni moi avons envie d'être ici, et sans nos baguettes on est un peu coincé. Je peux te montrer comment les découper et les vider, comme ça on aura fini plus vite. Qu'en dis-tu ? »
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Quand on a faim, une citrouille vaut mieux qu'un carrosse. ~ Edgar, Maf'
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