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 (flashback) hello, hello, how low? • Eshael

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Auror ϟ Indifférente
M. Eshe Quraishi
M. Eshe Quraishi

Crédit : Almilozee
Points : 0
Hiboux : 24
Multi-compte(s) : Anatoli M. Slezniov
Métier : Auror
Particularité : Occlumens


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MessageSujet: (flashback) hello, hello, how low? • Eshael   (flashback) hello, hello, how low? • Eshael EmptyMer 24 Aoû - 18:14


mai 1977


(flashback) hello, hello, how low? • Eshael 1472046287-tumblr-nemcjl3tav1t5m05ko1-500


C'est un crépuscule triomphant qui régit le ciel et commande à l'ombre sous les pas d'Eshe tandis qu'elle s'avance en ce qui semble être la campagne la plus profonde qui soit. Elle n'a transplané qu'à une certaine distance de sa destination véritable afin de s'offrir une première vue d'ensemble des alentours – mais, rien dans la décrépitude précoce des arbres noircis par la bruine et les orages, dans l'herbe des anciens pâturages laissés à l'abandon, ne laisse penser la grandeur qui se profile à quelques centaines de mètres de là, sous la sinistre architecture guindée d'un manoir. En temps normal, Eshe ne se serait pas proposée pour une telle mission – loin d'elle le goût du faste, des sourires de convenances suintant outrageusement un fiel mal ravalé, des réceptions au luxe suffocant ; loin d'elle la crainte tremblante de ceux qui prétendent à la pureté du liquide le plus sale qui soit – c'est peut-être aussi pour cela qu'elle n'a pas eu tant à supplier pour se voir confier ladite mission. Non pas que les Aurors en général se voient étouffés par la peur, mais elle en particulier jouit d'une réputation d'impavide violente – et impitoyable avec cela, pas plus susceptible de courber une échine obséquieuse devant les « sang-pur » que de s'affaisser d'épouvante devant eux. Alors, elle est là, elle, au sang à moitié pur, si l'on en croit leurs décret incongrus, mais férocement bouillant entre les tubes bleutés de ses veines ; elle qui se dresse, immense d'une hauteur sauvage, à quelques mètres seulement du manoir des Silaïev. Les Silaïev, ces aristocrates russes aux yeux de glace et aux positions politiques limpides, ceux-là même qui, en la personne du rejeton, Azrael, se sont récemment arrogés une antenne, non seulement en Angleterre au moyen de ce manoir, mais aussi à Poudlard même, car le fils se trouve y être le professeur de runes anciennes flambant neuf. Cocasse ironie, qui fait se hausser le sourcil d'Eshe en l'une des mimiques hautaines dont elle a le secret, et qui lui colleraient presque à la face le même masque blafard dont se vêtissent chaque jour les membres de cette noblesse surannée – elle a dans les traits la finesse létale du rapace, et aux yeux la lueur malsaine du charognard affamé ; difficile de deviner, au premier regard, sa profession, sans la cape et l'insigne qui la parachève et l'enveloppent d'une aura aux prétentions d'empire – elle semble de ces criminels bestiaux qui, sur leurs lèvres tordues, lèchent le sang volontairement épandu avant de laisser dans leur noir sillage une traînée de moribonds affreusement mutilés. Et c'est pourtant pour le Ministère qu'elle achève sa progression vers le manoir, sifflant entre ses dents le ridicule de ces constructions qui pensent se donner quelque prestance en contraignant le visiteur à l'escalade – le chemin s'est escarpé de plus en plus cruellement sous ses pieds, mais jamais sa foulée ne s'est aveulie sur le sol rendu meuble par les trombes d'eau et les foudres récentes.

Lorsqu'enfin ses fermes et féroces enjambées la mènent au devant du manoir, elle a tout le loisir d'y porter un œil plus alerte et un regard plus précis. La taille de la construction est relativement moyenne, compte tenu de ce qui peut être attendu de ces amants de la démesure ; le terrain, son entretien presque aveuglant, ne s'étend pas à perte de vue comme elle l'aurait pensé – il ne lui est pas bien ardu d'en déduire que ce manoir-là, s'il manifeste indéniablement la fortune et l'importance de la famille Silaïev et la représente plus que dignement à l'étranger, n'est guère qu'une résidence secondaire ; son masque s'affaisse un peu, semble-t-il à Eshe – mais son œil sur les masques a toujours été trop affûté, au travers du sien. Observatrice, elle poursuit son examen – les herses massives ne masquent rien de la demeure, de ses pierres d'un gris perle veiné de temps à autre de l'anthracite laissé par les traces récentes d'eau pluvieuse, du large lacis de graviers qui sinue très précisément de la grille vers l'entrée du manoir ; tout semble pénétré d'une droiture un peu crispée, et qui lui est particulièrement crispante, à elle qui n'aime rien moins que l'ordre et les plans. L'envie lui prend de lézarder cette carapace trop propre sur elle, d'y insinuer son sang noir par-delà la placide neutralité que laisse voir son expression – elle n'en fait rien ; là n'est pas sa mission – si les plans sont de lianes malléables, et qui se laissent vivre même pliées, elle ne peut les casser sans leur ôter l'existence ; elle se doit de suivre celui qui lui a été donné, et l'ordre de mission auquel elle a été assignée – son statut d'Auror admirée est l'écaille fondatrice de sa carapace à elle. Alors, brandissant haut sa baguette, elle fait finalement sentir sa présence – une gerbe d'étincelles rougeoyantes, un brasillement silencieux dans le ciel orangé de ce crépuscule humide, même si elle ne nourrit pas d'illusions quant au fait que le Silaïev est très certainement déjà au fait de sa présence – il faut dire qu'elle n'a pas pris de précautions particulières pour se dissimuler, et qu'il est réputé pour ses compétences magiques d'envergure ; qu'il ne l'ait pas remarquée lui serait même une indubitable déception, ainsi qu'une perte d'intérêt de la mission sur laquelle elle s'est enquise à plusieurs reprises avec cette insistance pénétrante qui lui est propre – mais elle ne doute pas une seconde des capacités du jeune Silaïev...

Une maigre minute s'écoule avant que ne paraisse, à l'entrée, la petite silhouette courbée d'un elfe de maison, qui trottine vers elle l'air passablement ennuyé. Une fois arrivé à sa hauteur, il l'interroge d'une horrible voix flûtée qui, il lui semble, fait se hérisser ses cheveux sur son crâne d'une grosse irritation contenue : Votre nom ? Eshe laisse monter, dans sa gorge, un filet du même miel inextricable avant de lui répondre, un sourire de pantin placardé à la face : Eshe Quraishi. Auror. Me feriez-vous l'honneur d'une entrevue avec votre maître ? Elle n'a jamais pu se résoudre à se faire l'actrice de ce qu'elle juge être une sujétion illégitime sur de pauvres créatures impuissantes, et n'a jamais succombé à l'abus de pouvoir facile consistant à déchaîner sur les elfes de maison une frustration hideuse et couarde – alors, elle les vouvoie, comme elle vouvoierait n'importe quel être humain, et porte le même masque qu'elle affiche aux faciès humains. L’elfe est reparti de ce même pas étrange, à la fois empressé et un peu traînant, comme s'il avait été, dans son enthousiasme de serviteur attentif, tout pénétré de l'altière nonchalance de son maître – et Eshe patiente, une main brusque dans l'encre de sa crinière, agitée d'un tic presque trépignant. Le petit être ne tarde pas à revenir – un peu plus, toutefois, à se diriger vers elle sur le chemin, comme pour la faire languir, macérer dans cette anticipation sans doute légèrement malvenue en cette situation ; elle se demande s'il s'agit là d'une directive narquoise du Silaïev, et un rictus déforme la cire affectée de son expression à cette pensée. Puis, enfin, il arrive vers elle et, d'un claquement de doigts, délace les chaînes qui collaient aux herses métalliques comme un lierre musculeux et serpentin – un autre haussement de sourcil de la part d'Eshe ; ah, les aristocrates et leur goût pour la clinquante superfluité... Le maître va vous recevoir, grince finalement l'elfe à son attention, l'invitant à lui emboîter le pas en direction de la demeure.
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Professeur ϟ Sympathisant
Azrael Z. Silaïev
Azrael Z. Silaïev

Crédit : Adament
Points : 0
Hiboux : 743
Club : Mangemort. The Layer. #Ohthoserussians.

Métier : Professeur de magie runique.
Age : 32
Particularité : Les secrets dévoilés en traître par leur esprit. Tu maîtrises la Légilimencie.


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MessageSujet: Re: (flashback) hello, hello, how low? • Eshael   (flashback) hello, hello, how low? • Eshael EmptyMar 13 Sep - 23:57


Eshael


Les iris remontent le long des jambes fuselées, vague irrépressible qui, bientôt, a englouti la silhouette élancée de l'anonyme dans son entièreté. Dans leur course, elles s'emparent de chaque détails : avalent l'encre noire qui tranche sur l'albâtre comme le fil aiguisé d'une épée, les manches retroussées de la chemise immaculée qui dévoilent l'épiderme des avant-bras dénudés, le col ouvert qui révèle le diaphane de la gorge - de ce creux où naissent les collines osseuses des clavicules à la ligne bombée trahissant la pomme d'adam. Les yeux grimpent l'angle impérieux de la mâchoire, si net qu'il couperait qui viendrait le frôler, offrant à la tête son port altier. Détachés, ils s'attardent sur la ciselure des traits de l'intrus ; jaugent la ligne de la bouche et la courbure des lèvres, dévalent le creux des joues pour escalader les pommettes vertigineuses et suivre les sinuosité des sourcils. A peine atteint, ils chutent du front comme on dégringole une falaise ; et c'est sur l’arrête droite du nez qu'ils finissent par s'échouer. Inlassables irréductibles, c'est à l'assaut des billes qu'ils repartent, franchissant les lances souples des cils pour s'attarder sur les rayons et mouchetures qui tavellent les prunelles, à peine éclairées par la lumière atone qui y sommeille. Enlisées dans les brumes sirupeuses d'une irritante léthargie, les pupilles se croisent d'abord sans réagir - puis soudain, un déclic, et tout va très vite.

Les lueurs endormies s'agitent et s'enflamment, tirées de leur sommeil par l'apparente offense de ces rivales qui osent les défier. Tu reviens à toi. Dans le miroir, ce n'est plus un homme anonyme que tu étudiais avec la méticulosité d'un maître de guerre qui décrypte son adversaire. C'est toi, et ton reflet sournois. Celui qui te force à t'observer sans te voir pour éviter de croiser ton propre regard ; celui qui t'attaque en traître dès lors que tu captes tes prunelles dans la glace translucide, trop lisse et claire, qui les inverse et les transforme, si bien qu'elles ne sont plus vraiment tiennes. Ton reflet se trouble et se personnifie, son image se fond dans la tienne, et devant toi, c'est Ezra qui se tient. Ezra, et son sourire solaire qui fait pétiller ses prunelles et illumine toute la pièce de cette lumière divine ; Ezra, et cette tendresse qui se peint sur son visage lorsque ses iris t'observent, cet amour qui transparaît lorsque ses pupilles te caressent, transformant ton coeur palpitant en oiseau qui fend le ciel dans des envolées qui te privent d'oxygène, pleines de décrochages et de montées en piquet, chavirant dans ses virages et ses vrilles. Ses doigts s'élèvent et s'avancent vers toi dans un mouvement identique au tien, mu de ce besoin de le toucher, de sentir la chaleur de son épiderme sous la pulpe de tes extrémités, de t'en emparer pour ne plus jamais la lâcher. Geste presque hypnotique, dont la lenteur fébrile laisse tout percevoir des tremblements qui agitent les mains, des trémolos qui perturbent les peaux et se propagent sur chaque parcelle comme un courant d'électricité envahi l'eau. Lorsque vos mains se retrouvent pourtant, l'évidence s'impose à toi comme la foudre qui brutalement s'abat : ce n'est pas la chaleur de sa paume qui se révèle sous tes doigts, ni même la douceur satinée d'un épiderme humain. Il n'y a que le froid blessant, le froid intransigeant du miroir sur lesquels ils se sont posés. Tu les fixes un instant sans comprendre, sidéré par le contact du verre sous ta main, comme si ce n'était là qu'une paroi, qu'une vitre qui s'évertue à vous séparer et retarder l'instant où vous vous retrouverez. Puis tu remarques que sur ses bras, s'étalent des tatouages qui sont les tiens ; que sur le flanc de sa gorge, s'étire le même oiseau aux ailes déployées, qu'au coin de l'oeil siège la même rune - Elhaz la protectrice, gardienne de ton esprit. Alors seulement tu réalises que sa main n'est que le reflet de la tienne, que son sourire n'est qu'une illusion née de ton esprit meurtrit, un souvenir gardé intact dans ta mémoire. Parce qu'Ezra n'est plus ; et sous tes yeux, son image se désolidarise de la tienne et se désagrège, dévoré par des flammes invisibles.

L'orage éclate, et c'est une douleur transcendante qui explose dans ta poitrine, tempête dévastatrice qui grandit et t'envahi, déchiquetant les restes de ton myocarde désabusé. Une boule de souffrance qui te fait serrer le poing et planter tes ongles dans ta paume jusqu'à faire mal tandis que tu ravales un rugissement d'une fureur ancestrale. Tu frappes pourtant avec la rapidité d'un serpent : ta main a à peine quitté la glace que celle-ci se brise, coup de tonnerre dont les réminiscences scintillent dans la lumière vespérale qui s'engouffre par les hautes fenêtres lorsqu'ils chutent et s'éclatent contre le plancher en un millier de tessons. Et dans le miroir brisé, déformé par l'impact dont l'onde s'éloigne en cercle de ton poing, empereur de sa destruction, luisent toujours les usurpateurs, prunelles imposteurs destituées de leur pouvoir trompeur. Et les regards s'accrochent et se confrontent sans flancher, comme un duel que tous deux sont décidés à gagner. Déjà, ils s'écorchent sans se toucher, se lacèrent sans même s'effleurer. C'est une guerre sans pitié, où même ciller serait suicidaire - un battement de paupières serait un cadeau à l'adversaire, une occasion or pour déverser sa colère. Alors les pupilles se vrillent, et les iris se dardent de leurs meurtriers éclairs, tandis que dans l'air, c'est un orage qui éclate, et chaque grondement perpètre un tremblement de terre, leurs roulements des déferlantes de vent violents. "Maître ?" La voix flûtée te tire du mortel affrontement, attirant ton attention sur l'elfe que dardent tes prunelles cataclysmiques. Tous les masques sont tombés, brisés en même temps que le miroir en ruines, et tu n'es plus que cette tempête intérieure, ce dieu vengeur qui se dresse dans toute son impériale grandeur, drapé dans la sauvagerie de cette ire immémoriale. Devant toi, la silhouette déjà passablement ratatinée de la créature semble d'avantage se recroqueviller, et son regard passe furtivement de ton visage à la glace brisée, suivant les fissures et les failles que tu as créé, s'attardant sur ta main assez longtemps pour que tu la sentes soudain ensanglantée, endolorie par les bris de verre qui ont dû se ficher dans ta chair. "Qu'y a-t-il ?" L'instabilité de la respiration habille la voix de nuances rauques et sibilantes qui la rendent impressionnantes, et l'elfe tressaille tandis que la façon qu'il a de jouer avec ses longs doigts aux articulations si noueuses qu'elles évoquent davantage à des racines tortueuses trahit une nervosité qu'il ne parvient vraiment à dissimuler. Il garde une certaine contenance, pourtant, lorsqu'il incline sa tête aux oreilles de chauve-souris, courbant la nuque lorsqu'il articule clairement la raison de son apparition. "Maître. L'Aurore qui répond au nom d'Eshe Quraishi, fait savoir qu'elle sollicite une entrevue avec vous, Maître. Madame l'Aurore Quraishi patiente devant les grilles du Manoir en l'attente de votre réponse, Maître." Dans la voix presque stridente, il y a un comme un empressement, une volonté de bien faire, au coeur de sa diligence. Sa tête se redresse, et tu le vois guetter tes réactions comme on attend l'approbation de celui que l'on tient en exemple, malgré quelque appréhension. Tu réponds par l'arc d'un sourcil qui se hausse, intrigué malgré la colère instable qui menace toujours tes prunelles. "Une Aurore, dis-tu... A-t-elle précisé l'objet de sa visite ?" "Non, Maître." Se contente-t-il de répondre, tandis que tu te décides enfin à observer ta main blessée d'un air pensif. L'épiderme qui recouvre les phalanges s'est déchiré, rougissant les articulations et inondant les espaces entre tes doigts de ce liquide carmin qui dévale leur pente et traverse la paume. Gouttant jusqu'à s'écraser lourdement sur les bris de glace et le parquet vernis, il a tracé dans son sillage des routes dont le vermeil ne semble que magnifier le diaphane de ta peau, ornée de tatouages et d'autres lésions dont les sillons à vif scintillent parfois, parés de translucides éclats. Nonchalamment, tes doigts se referment sur le plus gros, sur un second, puis un troisième, et les retirant un à un d'un geste qui ne trahit nulle hésitation, avant de les laisser choir chacun leur tour au milieu des autres morceaux. Ca n'est que là que tu te décides de prendre ta baguette pour finir de nettoyer les plaies d'un informulé et de les refermer d'un autre tandis que tu réponds à l'elfe sans prendre la peine de le regarder. ''Eh bien, voyons ce que l'Auror Quraishi veut de nous. Fais-la entrer. Et fais-moi remonter une bouteille de vin avant.'' Les pas traînant bien que précipités de l'elfe résonnent dans la pièce lorsqu'il la quitte ; les tiens t'éloignent du lieu du crime tandis que crissent les cadavres brisés sous tes semelles. Ton remède s'avérera être une rasade de vodka, que tu avales comme tu ravales ta colère maintenant que tes arachnéens étranglent le cou frêle de la bouteille qu'un accio a porté dans le creux de ta main.

C'est d'un haut verre en cristal, dont la transparence laisse tout voir de sa robe de velours sombre, que tu dégustes à présent ton vin. Indolemment appuyé contre l'encadrement de pierres ciselées de la porte d'entrée du manoir, tu surplombes la volée de marches longues et plates qui y mène et le chemin de graviers dont les lacets serpentent lascivement le long de la pente douce jusqu'à la haute grille de fer forgé. Un claquement de doigts a suffit à ton elfe pour animer la chaîne dont les lianes d'un noir métallique, enlace les battants. Lentement, elle déroule ses vrilles tandis qu'elle glisse à la manière d'un serpent et, dès l'instant où le dernier de ses anneaux touche le sol, les portes s'ouvrent et offrent enfin l'accès à ton invité. Apparente simplicité, contredite en secret par les enchantements soigneusement intriqués, dont l'enchevêtrement adroit trahit la paranoïa qui transit ta moelle, que tu as modifié pour la laisser entrer. Tu l'observes s'avancer à la suite de ton elfe, et si tu es trop loin pour discerner déjà ses traits, tu peux regarder à loisir sa silhouette dont la présence n'est que renforcée par sa démarche impérieuse. Appréciateur, tu n'en es pas moins sur tes gardes, sensiblement méfiant - tu ne sais rien, après tout, des motifs de sa visite, et voilà quelques jours que tu as remarqué être suivi. Un simple picotements d'abord, comme un frémissement qui agite ta peau et se glisse dans tes os, une vague sensation de chaleur qui naît sur la nuque et se propage dans le dos ; les prémices d'une vague nervosité, un inconfort qui éclot et papillonne dans les entrailles à sentir le moindre de ses gestes épiés. S'il t'a fallu quelques jours pour en prendre pleinement conscience –preuve de son habileté et de son expérience– il y a des signes qui ne trompent pas, des soupçons que tu ne négliges pas -jamais. Et c'est sans doute pour ça que tu as accepté aussi rapidement de la recevoir. Une curiosité à étancher, des interrogations que sa surveillance, autant que sa présence, ont suscité et qui exigent des réponses. Que veux-t-elle pour se montrer ici de la sorte ? Pour venir te confronter aussi ouvertement, avec une assurance telle qu'elle ne cherche pas même à s'en cacher ? Est-ce un interrogatoire sous le couvert d'une visite de courtoisie, ou une simple prise de contact du ministère anglais à travers elle ? À moins, peut-être, quelle ne cherche déjà à s'infiltrer une première fois dans ton manoir, afin de confirmer les soupçons qui pèsent probablement déjà sur toi -après tout, le nom que tu portes a toujours suscité autant de craintes que d'admiration et de jalousie et, dans les hautes sphères, on fait plus que murmurer votre goût pour les arts sombres et anciens. Bien sûr, il existe toujours le risque qu'elle ne soit pas ce qu'elle prétend être -un faux titre, une fausse identité, une figure peut-être recréée- néanmoins, il sera relativement aisé de le vérifier.

Dans le sillage de ton elfe, elle arrive finalement au bas des marches que tu surplombes toujours, et ses traits, enfin, se dévoilent à tes prunelles dans toute leur beauté, encore magnifiée par les lueurs d'un soleil vespéral qui pare sa peau dorée de lumières chaudes et délicates. Impérieuse et impériale, il émane pourtant d'elle une indicible sensation de danger, d'une sauvagerie létale qui doit si souvent suffire à impressionner, et qui glisse contre ta colonne le frémissement familier d'un ravissement exalté. Ô comme tu souhaites, comme tu espères, qu'elle sera l'adversaire qu'elle laisse miroiter devant tes mirettes qui, sur elle, musardent malignement ! Qu'elle soit opposante ou rivale, qu'importe tant qu'elle s'élève dans les hauteurs de ta mesure ! Depuis toujours, tu as ce goût particulier des situations où les défis se révèlent au détour de chaque parole, où le danger rode dans chaque geste ; et tes yeux s'allument en la perspective de ces luttes pour la suprématie. Portant le verre à tes lèvres, tu bois une nouvelle gorgée de vin sans la lâcher du regard tandis qu'elle gravit les quelques marches triviales qui vous séparent, et tu te redresses, décroisant les chevilles pour quitter ton appui contre l'encadrement de la porte pour aller à sa rencontre et lui tendre la main. "Auror Quraishi. Ravi de faire enfin votre connaissance." D'un seul mot anodin si ce n'était pas elle, tu laisses subtilement filer que tu sais avoir été suivi ; et si la voix se pare de son habituel velours grave et assuré, les lèvres, elles, s'ourlent d'un sourire melliflu qui laisse deviner l'ombre indistincte des crochets sournois d'un serpent ou des crocs carnassier d'un fauve. "Tu peux nous laisser pour le moment." Tu ajoutes à l'intention de ton elfe après t'être tourné vers lui, et à nouveau, il incline respectueusement la tête avant de disparaître en un craquement étouffé. Ton attention se retourne à celle qui est maintenant ton invitée, et tu inclines la tête sur le côté pour l'observer avec une certaine lenteur indolente, pensif comme si la simple étude de son être suffirait à te dévoiler toutes les interrogations que sa présence soulève. "Puis-je néanmoins vous demander de me montrer votre insigne ? Vous comprendrez que, ne sachant rien des motifs de votre visite, je préfère m'assurer de votre identité. Il est si facile de les usurper pour un prétexte quelconque." Si la courbure sur tes lèvres persiste, elle refuse toujours d'atteindre tes yeux, et lorsque tes iris vrillent les siennes cette fois, c'est sans nulle barrière ni chemin détourné. Les pupilles s'agrippent et se défient, et c'est comme si une rivalité ancestrale se réveillait  entre la glace des vaironnes et les braises qui brûlent dans les profondeurs de ses prunelles. Surtout ne pas cligner, ne pas ciller. Ce serait perdre le premier contact, le premier défi silencieux qui prouve la valeur. A moins que ce ne soit que ce que tu cherches à lui faire croire ? Sournois, tu t'appropries son regard, mais c'est dans l'intangibilité invisible que tout se joue. Presque innocemment, ton esprit se tend et vient effleurer la surface du sien, aussi légèrement qu'une brise qui frôle un lac sans oser rider sa surface si lisse. Comme un amant esseulé, qui tend les doigts vers la personne convoitée sans oser la toucher, mais dont la chaleur erre néanmoins sur la peau comme un fantôme de sa main pour quelques fractions volées au temps. Tout du moins, ç'aurait été l'effet pour tout sorcier n'ayant pas été entraîné : chez elle, c'est un mur que tu rencontres, une barrière qui ne laisse nul doute quant à sa maîtrise de l'occlumencie. Et c'est un sourire qui, doucement, naît sur tes lèvres, agréablement surpris, tandis que tes paupières battent avec lenteur -non pas l'aveux d'une défaite, l'acceptation, plutôt, de sa valeur- entraînant ton esprit dans leur sillage. Déjà, tu as quitté le sien dans la plus grande douceur. Qu'elle ait senti ton intrusion ou non, tu le sauras bien assez tôt ; simplement rien ne sert de tenter le diable dans un élan de témérité irraisonné. Tu recules d'un demi-pas, pivotant légèrement pour l'inviter à entrer dans ta demeure et la laisser passer. "Après vous."


© charney
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