Si cet épisode ne sera jamais raconter dans les anales ou l'histoire de la magie, ça n'empêchera pas mon amour propre de s'en souvenir et mes impulsions, risquer de te desservir. Il est bon dans ce cas là que tu ais une utilité ou sinon la mort ne pourrait être que ton ultime alternative.
[Hors Jeu : j'ai mis en gras tous les défis du mois
]
Agenouillée face au Lord, il me releva en attrapant ma main. Après autant d’années de service, il se plut à encore avoir autant d’attention avant de pouvoir me relever et m’expliquer ses nouveaux plans. En effet, pour parfaire sa domination, il était tenté de pouvoir avoir l’obéissance d’un dragon au niveau de celle d’un elfe de maison. D’abord surprise, il me confia le projet de lui procurer un tel dragon, peu importait le temps que ça me prendrait. J’étais en charge de tester Zane Svetlana Ozoliņš et étant sa plus fidèle servante, il me faisait entièrement – c’était un grand mot mais l’idée y était – confiance pour relever ce défi. Honorée d’une telle demande, je m’étais pliée avant de disparaître avec ce sourire caractéristique dont seul lui avait le don de faire naître sur mon visage. C’est ainsi que j’avais entrepris de prendre contact avec Zane ou Svetlana ou Ozolitrucmachinchouettequ’est-cequ’onaàfairedesonnomsérieusement pour vérifier selon la volonté de mon maître où elle en était avec sa dévotion mais surtout me servir d’elle pour obtenir un dragon docile. Je n’étais pas idiote et je savais que l’opération allait être difficile voir carrément dangereuse mais je n’allais pas en parler à mon époux et donc quelle importance ? Tout ce que je voyais était le contentement de mon maître et pour cela j’étais prête à user de tous les moyens – même celui de torturer Svetlana s’il le fallait – pour lui dégotter le dragon parfait.
Ainsi débuta un échange de lettres ennuyeuses où je proposai finalement à cette demoiselle de lui rendre visite. J’espérai alors profiter de ce moment pour faire une pierre trois coups : obtenir un dragon, son consentement au mariage et enfin une marque méritée. Allez Bellatrix, ce n’est qu’un petit défi, tu en as vu d’autres. Ainsi je me rendis en Ecosse après accord de cette dernière. Je me retrouvai ainsi dans un coin complètement perdu avec pour paysage une vaste pleine verte, des champs, du vent, de la pluie et surtout un troupeau de moutons et un berger. Je n’avais encore jamais été dans le coin pour des raisons diverses et la première pour le manque sérieux de structure digne de ma condition, en d’autres termes : loin de toute la bouse dans laquelle je venais de me retrouver…
Les pieds donc dans la bouillasse, la pluie au-dessus de la tête, je pestai de voir un berger dans les environs, m’empêchant d’user de magie pour m’éviter un tel endroit. Je fus alors tentée de tuer cet homme pour se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment mais je me rappelai comment Rabastan s’était retrouvé à Azkaban et même si cela m’éviterait très franchement de passer par la case « bébé » tant attendu par mon très « cher » époux, je préférai éviter d’en arriver là. Le comble fut alors cet homme qui arriva vers moi, surpris de ma présence dans l’herbe avec des talons et en robe. Certes je n’étais vraiment pas à ma place, le talon s’enfonçant en plus dans la terre boueuse. Allez Lestrange ! Aucun découragement ! Tu étrangleras cette pimbêche d’avoir eu l’idée de mettre ses dragons dans un tel endroit paumé !
Une seule chose donc devait compter : c’est que la récolte soit bonne et que les vaches soient bien gardées, soit les bébés dragons qui deviendront une arme pour le Lord. Ainsi nous disions : le berger s’approcha et eut l’idée de dire :
«
Eh ben alors ma p’tite dame ! Que faites-vous ici ? Non pas qu’une telle plante ne devrait être arrosé mais vous allez attraper un magnifique rhume ! -
Manant, où suis-je ?! m’agaçai-je.
-
Ecosse… Si c’est la plage que vous cherchez, vous en êtes loin ! Ici ce n’est pas Saint-Tropez même si je vous avouerai qu’un peu de vacances ne ferait pas d’mal à un gars comme moi ! Vous savez, un transat, un pastis et de jolies filles… Enfin j’dis ça mais toutes les filles sont belles à croquer et… »
Il continua ainsi sous mon regard perdu. De quoi parlait-il ? C’est quoi le pastis ? Et quelle dégoûtante idée de voir cet homme devenir familier ! J’étais presque certaine qu’il n’avait compris ma première remarque. L’appeler bouseux aurait été plus rapide mais il s’avérait qu’un moldu était peut-être la seule chance de me sortir de ma situation. Quelle puanteur d’autant plus ! Il sentait la bête autant que ses chiens qui arrivèrent finalement bien rapidement et me sautèrent dessus avant que je n’ai le temps de dégainer ma baguette, me faisant tomber sur le sol et bien évidemment de nouveau dans la boue. Celui-ci ria légèrement en s’excusant de la spontanéité de ses clébards. Et moi qui avais appris le dicton par cœur comme quoi
il fallait souvent aboyer, parfois mordre mais toujours se faire craindre me voilà dans la saleté, presque souillée, du moins physiquement, quoi que surtout dans mon amour propre. Et alors que je commençais à bouillonner – je ne tiendrais certainement pas longtemps – l’homme se baissa pour me soulever sans mon accord, faisant tomber ma baguette dans la boue.
Comment cette situation se termina ? J’arrivai sur les lieux, lavée tout de même grâce à la pluie mais trempée jusqu’aux os. Une fois devant la porte de la dite « chaumière » où je devais la rejoindre près du camp de dragon, j’étais dans un état mental dangereux bien avancé alors que serrant ma baguette fermement, vous vous douterez bien que je ne m’étais pas contentée de tuer cet homme, je l’avais tout simplement lui, ses bêtes et ses chiens, rendus de cendre non sans une douleur puissante et aigu l’amenant très rapidement à me supplier d’en finir. Cette histoire, je la garderai certainement pour moi mais j’allais tout de même passer mes nerfs sur Ozotrucquivaprendretrèscherdenepasavoirétésufisamentprécisedanssalocalisation. Elle ouvrit donc et de ma baguette, je la pointai en la désarmant avant de la faire reculer sous la menace. Tenant sa baguette à elle, nous étions seules dans la chaumière que je refermai par magie. Je me rappelai alors ma mission, or cette fille morte, je ne pourrai contenter le maître. C’est certainement ce qui lui sauva la vie alors que d’un élan de colère, je fis exploser la première chose qui passa à côté de Ozotruc : un vase simple et décoratif. Je respirai alors profondément avant de dire calmement et pourtant de façon menaçante :
«
La prochaine fois que tu n’es pas plus précise dans tes indications, tu prendras la place de ce vase. »
J’étais très sérieuse. Un peu plus et j’aurai surement perdu le contrôle de moi-même. Je m’assis ainsi sur un fauteuil avant de lui dire sèchement :
«
Trouve moi un fond de Whisky Pur-Feu… »
Aussi surprenant de ma part cela puisse être, il valait mieux prendre un bon alcool fort et le laisser passer par là où ça fait du bien plutôt que de finir par égorger cette pauvre fille. Je n’étais pas adepte de la tuerie dans le sang mais par énervement, je pouvais en être capable. Après tout j’avais égorgé un lapin à mes cinq ans même s’il s’agissait d’un ordre de mon père pour ne pas être une faible, alors qui sait ce que je pourrai être capable aujourd’hui !
«
… j'ai l'impression que je couve un rhume. » dis-je las en gardant sa baguette avec moi.
Sait-on jamais… Cette fille n’aurait peut-être pas l’audace de m’attaquer après une telle menace de ma part mais la folie pouvait atteindre au mauvais moment et quand je m’y attendais le moins. De plus, elle devait surement commencer à prendre ses aises et même si elle avait l’habitude de ce genre d’attitude avec moi, sait-on jamais… Après tout
on copine avec les supérieurs ? On se tape sur le ventre ? On se prend pour des guérilleros ? Et après quoi ? On tente de riposter face à ses lieutenants ? Et puis quoi encore ? Restons donc sur nos gardes. J’attendais alors sérieusement mon whisky.
C’est alors que les vacances imaginées par le berger me revinrent à l’esprit. Très franchement, je ne connaissais pas Saint-Tropez mais aux dires de ce dernier par l’évocation d’une plage, je supposais le soleil et le beau temps. J’avouerai pour une fois aimer me trouver à cet endroit précis sans avoir à gérer une fille que je ne connaissais que depuis un an et qui ne serait certes pas mon premier choix si je devais emmener quelqu’un là-bas. D’ailleurs, je crois que je n’emmènerai tout simplement personne. Non sans rire, quitte à partir, autant partir loin de tous ! Pour moi de véritable vacances, quitte à profiter du soleil, serait de le faire sans la pression d'un héritier et juste qu'on me foute la paix. Mais ce n'était pas prêt d'arriver... De toute façon j'étais incapable de partir et laisser ma place ainsi auprès du lord en vacance pour le moindre imbécile qui se croirait supérieur à moi. Bon… Il vient ce whisky ou je dois me déplacer moi-même et finir de me mettre dans un état de fureur jamais atteint depuis très longtemps ?